Santé mentale et handicap au Mozambique. Instantané 4.

Instantané 4. Au Ministère de la Santé, Département de santé mentale

J’avais identifié Palmira Fortunato Dos Santos par ses publications. Un mémoire en ligne et en portugais décrivant et évaluant le système de soin en santé mentale au Mozambique, fort précieux. Et la version anglaise de ce travail, un article cosigné mozambique2016-4-pngavec des chercheurs de l’école de médecine de l’Université de Columbia à New York, avec qui existent des liens de formation.

Elle a répondu immédiatement à mon mail et m’a reçu très rapidement, pour finalement m’en dire très peu, en dehors du fait que le département de santé mentale du ministère de la santé lançait huit recherches sur lesquelles il entendait bien garder le contrôle et dont elle n’avait pas en tête les thématiques…

Palmira Fortunato, qui a commencé par me demander ce que j’avais à lui proposer, s’est montrée très ouverte au principe d’une coopération mais sans qu’il soit possible d’en discuter de façon plus concrète. Elle m’a également orientée vers deux jeunes sociologues ou anthropologues travaillant sur la santé mentale au sein de la faculté de médecine de l’université Eduardo Mondlane, mais dont elle n’a pas pu me communiquer les noms.

Tout pour faire de cette tentative de contact un entretien raté. Pour autant, je n’avais pas complètement perdu mon temps. J’étais entrée dans le Ministère de la Santé, un grand bâtiment jaune à l’extérieur récemment rénové, où j’avais été accueillie par une bannière annonçant la journée mondiale de la santé mentale, justement.

mozambique2016-5

 

J’avais également pu entrer dans le département de Santé Mentale, une grande pièce réunissant quatre ou cinq personnes et remplie des dossiers du département, accolée à un petit secrétariat et plus loin à droite un bureau pour la directrice. Je m’étais vue donner deux numéros de la revue Psique, publiée par le Ministère de la santé et semble-t-il disponible surtout dans ce bureau. J’avais senti le parfum d’administration dans la succession de portes de part et d’autre d’un couloir gris clair vieillot. J’avais reconnu la marginalité subtile de la santé mentale dans les affichettes qui tentaient l’humour sur la porte.

Nao e necessario trovar-se doente para trabalhar aqui mais ajuda muito.
Pas besoin d’être malade pour travailler ici, mais ça aide beaucoup.

Et puis je repartais avec un nouvel objectif qui me donnait un prétexte pour explorer les bâtiments de l’école de médecine, de l’autre côté de la rue.