Instantané 3. Déchiffrer les panneaux – A quoi sert d’afficher les droits ?
Dans la petite salle d’attente de l’hôpital psychiatrique d’Infulene, où l’on arrive directement après la grande porte d’entrée et qui donne sur le guichet du secrétariat administratif, une dizaine de personnes attendent. Sur le mur de gauche, un tableau noir indique le dernier décompte des patients. Je déchiffre aussi les affichettes placées derrière les grilles de l’accueil et sur les murs. C’est l’occasion d’améliorer mon portugais administratif.
« Cher usager », dit l’une, « nous tenons à votre disposition un livre de réclamation et de suggestions ». Une autre indique les coordonnées téléphoniques des directions et d’une ligne gratuite en invitant à dénoncer mauvais services et demandes de paiement au noir.
Elles rappellent le droit de se plaindre, de contester, de réclamer. Je n’arrive absolument pas à replacer ces bouts de papiers dans leur contexte.
En France, on remarque sans toujours bien l’expliquer que le nombre de plaintes ou de réclamations d’usagers en psychiatrie reste faible malgré l’incitation de la loi et de ses dérivés.
Mais ici… Ont-ils une efficacité ? Sont-ils remarqués ? Nouveaux ? Quel processus a conduit à leur présence ? Sont-ils le résultat d’une politique récente de défense des droits ou au contraire les traces d’une ancienne administration, coloniale ou autre, qui prévoyait un circuit de réclamation ?